Une fois de plus, en raison de l'augmentation considérable des demandes d'asile présentées par les Mexicains auprès du gouvernement canadien, à partir de 22h30 le 29 février 2024, les Mexicains désirant voyager au Canada devront dorénavant obtenir un visa de visiteur, à quelques exceptions près.
Lors d'une conférence de presse tenue aujourd'hui à l'ambassade du Canada au Mexique, le porte-parole du quartier général diplomatique et un représentant du ministère de l'Immigration, de la Citoyenneté et des Réfugiés du Canada, qui ont demandé à ne pas être identifiés, ont expliqué que ce matin, le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada, Marc Moller, a annoncé qu'à partir de ce soir à 22h30 (heure du Mexique), la politique de visa partiel pour les citoyens mexicains entrerait en vigueur.
Jusqu'à présent, pour entrer au Canada, les Mexicains n'avaient besoin que d'une autorisation de voyage électronique (ETA), mais ce document, qui était délivré, sera annulé à partir de dix heures trente ce soir, à l'exception de ceux liés à un permis d’études ou de travail.
Les voyageurs mexicains qui ont eu un visa de visiteur canadien au cours des dix dernières années ou qui détiennent un visa non-immigrant pour entrer aux États-Unis pourront continuer à entrer au Canada uniquement avec l'ETA. Les autres devront demander un visa canadien.
Les autorités estiment qu'aujourd'hui, un million 400 000 ETA seront annulées, ce qui signifie que quiconque en possède une devra en faire une nouvelle demande après le délai mentionné.
« La décision a été prise en raison de l'abus croissant des autorisations de voyage électroniques et de l'augmentation significative des demandes d'asile de Mexicains qui ne se considèrent pas comme ayant besoin de protection », a déclaré le porte-parole.
Il a précisé qu'en 2016, seulement 260 demandes d'asile avaient été déposées, tandis qu'en 2023, ce chiffre avait atteint 24 000 demandes. L'année dernière, les demandes d'asile présentées par les Mexicains représentaient 17 pour cent de toutes celles reçues par le Canada dans le monde.
En réponse à la question sur les raisons pour lesquelles le visa est imposé sans préavis, le porte-parole a souligné que « pour mettre fin aux abus, cela ne peut pas être annoncé à l'avance. Plus de soixante pour cent des demandes d'asile ont été rejetées, retirées ou abandonnées par les demandeurs. »
Il a ajouté que la décision du Canada vise à limiter ces risques et à renforcer sa capacité à garantir la sécurité et les droits des travailleurs et des voyageurs.
« La nouvelle mesure soutiendra la mobilité, le tourisme et les affaires avec le Mexique, tout en allégeant les pressions à la frontière canadienne, sur notre système d'immigration, le secteur du logement et les services gouvernementaux », a-t-il déclaré.
Il a souligné que le Mexique reste un partenaire essentiel pour le Canada et que la relation entre les deux pays va bien au-delà d'un simple changement de politique d'immigration.
« Le Canada reconnaît les liens solides entre nos pays et nos peuples. La mobilité humaine est essentielle dans la relation Canada-Mexique. Chaque année, plus de deux millions de Canadiens voyagent au Mexique, tandis que près de trente mille Mexicains viennent au Canada en tant que travailleurs agricoles saisonniers, soutenant l'industrie agricole canadienne et la sécurité alimentaire. De plus, des milliers de Mexicains visitent le Canada en tant que touristes et étudiants », a déclaré le porte-parole.
Enfin, le représentant a indiqué que le coût du traitement du visa de visiteur serait de cent dollars canadiens, plus 85 dollars supplémentaires pour la collecte de données biométriques.